Les seniors de A à Z
  Des mises à jour quotidiennes
  Les conseils d'experts
Votre recherche
Quoi ?

Le soutien aux aidants familiaux

12 janvier 2014

Près de quatre millions de particuliers viennent en aide à une personne âgée de leur entourage. Ces aidants familiaux jouent un rôle primordial dans la prise en charge des aînés ayant besoin d’un accompagnement généralement quotidien. Les aidants ont cependant souvent eux-mêmes besoin de soutien pour pouvoir assumer leur tâche sans sacrifier leur propre bien-être. MediPages vous propose un tour d’horizon du soutien aux aidants familiaux.

Le soutien aux aidants familiaux
(2 Réactions)

> Du soutien aux aidants familiaux

L’aidant familial est une personne non professionnelle qui assiste une personne âgée dans les actes de la vie quotidienne. Il s’agit le plus souvent de femmes (70 % des cas), dont l’âge moyen oscille entre 51 à 75 ans. La moitié des aidants sont les conjoints et un tiers les enfants de la personne aidée. Nombre d’entre eux consacrent six heures par jours à cet accompagnement, ce qui représente une charge de travail importante, d’où la nécessité d’un soutien aux aidants familiaux.

 

Il est difficile de s’occuper seul d’un proche dépendant. L’aidant, qui nécessite un soutien aux aidants familiaux, peut se faire assister dans sa tâche par des professionnels de l’aide à domicile, fournissant des prestations telles que l’aide-ménagère, le portage des repas, les transports accompagnés, les petits travaux de dépannage, etc. L’aide à domicile peut être payée au moyen d’un Chèque emploi service universel (CESU), permettant de s’acquitter de moins d’impôts et de charges salariales et surtout de faciliter les questions administratives permettant un minimum de soutien aux aidants familiaux.

 

Si son proche est âgé d’au moins 60 ans et connaît une perte d’autonomie assez importante (GIR 1-4 de la grille AGGIR), il aura droit à un soutien aux aidants familiaux sous la forme d’une Allocation personnalisée d’autonomie permettant de financer partiellement un plan d’aide élaboré par une équipe médico-sociale du département. Ce plan de soutien aux aidants familiaux peut comprendre des interventions à domicile, des aides techniques et l’aménagement du logement. L’APA peut permettre à la personne âgée de rémunérer un aidant familial, à l’exception du conjoint, concubin ou partenaire pacsé. Lorsque la personne âgée est classée en GIR 5-6 (c’est-à-dire qu’elle assure seule la plupart des actes de la vie quotidienne, mais a besoin d’une aide ponctuelle), le soutien aux aidants familiaux peut permettre de bénéficier de l’aide de sa caisse de retraite (sous conditions de ressources) pour financer un plan d’action personnalisé comprenant notamment l’aide à domicile. (Pour en savoir plus sur ces aides financières, consultez notre article sur les aides locales).

 

> Le soutien aux aidants familiaux et le droit

Les aidants familiaux exerçant une activité professionnelle qui ont besoin de plus de disponibilité pour venir en aide à leur proche en raison de la gravité de son état peuvent bénéficier d’un soutien aux aidants familiaux sous la forme de congés sans solde tout en gardant l’assurance de retrouver leur emploi (ou une fonction similaire) dans l’entreprise. Il existe deux sortes de ce type de soutien aux aidants familiaux :

• Le congé de soutien familial pour venir en soutien aux aidants familiaux : l’aidant familial d’une personne âgée dépendante peut bénéficier de ce soutien aux aidants familiaux, à condition d’avoir une ancienneté minimale de deux ans dans l’entreprise. Il convient d’avertir l’employeur au moins deux mois auparavant (ou 15 jours en cas d’urgence) et de lui présenter un justificatif de la gravité de la perte d’autonomie de son proche (GIR 1-2). La durée de ce congé est de 3 mois. Il peut être renouvelé, mais ne saurait dépasser un an sur l’ensemble de la carrière du salarié.

• Le congé de solidarité familiale pour venir en soutien aux aidants familiaux : l’aidant peut prendre ce congé lorsque son proche est en fin de vie, c’est-à-dire lorsqu’il est atteint d’une pathologie mettant en jeu le pronostic vital ou lorsqu’il est en phase avancée ou terminale d’une maladie grave et incurable. Le congé peut être continu ou transformé en période d’activité partielle. Il convient de prévenir l’employeur quinze jours avant de prendre ce congé (en cas d’urgence constatée par écrit par le médecin, le congé peut débuter dès réception de l’avis par l’employeur). La durée de congé est de trois mois, renouvelable une fois. L’aidant, qui a besoin de soutien aux aidants familiaux, peut recevoir une allocation journalière d'accompagnement d'une personne en fin de vie de 54,17 € pendant 21 jours (ou 27,09 € pendant 42 jours en cas d’activité partielle). Ce soutien aux aidants familiaux doit être demandé à la caisse primaire d'assurance maladie (CPAM).

 

> L’accompagnement : une solution de soutien aux aidants familiaux

Accompagner une personne âgée dépendante au quotidien peut être épuisant et avoir des conséquences négatives sur la santé de l’aidant. Il est important de s’accorder des moments de répit afin de se reposer ou de pouvoir vaquer à ses propres occupations (activités professionnelles, relations sociales, etc.) et de bénéficier de soutien aux aidants familiaux.

 

Différentes possibilités de prise en charge de la personne âgée existent, afin de venir en soutien aux aidants familiaux. Elle pourra notamment fréquenter un accueil de jour d’une demi-journée à plusieurs jours par semaine. L’accueil de jour est destiné aux personnes âgées autonomes ou dépendantes. Il propose des activités visant à préserver l’autonomie et la vie sociale de la personne âgée. Certaines structures sont spécialisées dans l’accueil des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée et proposent des ateliers mémoires et autres activités stimulant des facultés cognitives de la personne âgée.

 

Lorsque l’aidant, qui a besoin de soutien aux aidants familiaux, désire partir en vacances ou qu’il a besoin d’être hospitalisé et que son proche ne peut rester seul au domicile, ce dernier pourra être accueilli en hébergement temporaire dans une maison de retraite. L’hébergement temporaire correspond à un séjour de quelques jours à six mois en établissement. La plupart des résidences demandent une période minimale de quelques semaines. L’admission en hébergement temporaire se fait par l’intermédiaire d’un dossier administratif et médical qui permet à l’établissement de s’assurer qu’il est en mesure de prendre en charge la personne âgée. Une visite de préadmission a aussi généralement lieu avec la participation du médecin coordonnateur.

 

La personne âgée pourra aussi être accueillie temporairement chez une famille d’accueil agréée, qui la logera et l’assistera dans les actes du quotidien, permettant d’apporter un soutien aux aidants familiaux fort.

 

Pour les autres solutions de soutien aux aidants familiaux, l’accueil de jour et l’hébergement temporaire peuvent être intégrés dans le plan d’aide de l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA), si la personne âgée en bénéficie, ou dans le plan d’action personnalisé (PAP) de l’assurance retraite (Cnav) ou son équivalent d’une autre caisse de retraite (RSI, MSA).

Questions/Réponses

Vers qui se tourner pour s’informer ?Afficher

L’aidant peut s’adresser au Centre communal d’action sociale (CCAS) de sa ville pour obtenir des renseignements sur les organismes et associations d’aide à domicile de son secteur, Le CCAS peut aussi l’aider à remplir une demande d’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) pour son proche dépendant ou d’aide sociale à domicile si la perte d’autonomie est moins importante. S’il n’y a pas de CCAS dans la commune, on peut s’adresser à la mairie. 

Au Centre local d’information et de coordination gérontologique (CLIC), la personne âgée et son aidant peuvent rencontrer des professionnels (assistantes sociales et psychologues) qui seront à leur écoute pour les aider à trouver des solutions adaptées à leurs besoins. L’équipe du CLIC évalue la situation de la personne âgée et élabore un plan d’aide individualisé, puis l’aide à trouver un service d’aide à domicile ou un accueil de jour.
 

Comment reconnaître les signes d’épuisement de l’aidant familial ? Afficher

Lorsque l’aidant a trop de travail à assumer et de choses à gérer à la fois, il risque d’être en proie au stress et à la dépression. L’épuisement de l’aidant peut également avoir des répercussions sur le bien-être de la personne âgée, car il ne sera plus en mesure de l’aider correctement. L’épuisement peut aussi être à l’origine de situations de maltraitance.

L’aidant ou ses proches doivent être vigilants et savoir reconnaître les signes de l’épuisement suffisamment tôt pour que l’aidant puisse prendre du repos. Les signes de stress sont notamment un déni face à la maladie de son proche, l’irritation ou la colère, l’anxiété, la dépression, l’isolement social, la fatigue tant morale que physique, les insomnies, les réactions émotives, le manque de concentration et les troubles de santé.

Pour réduire le stress, l’aidant peut parler de ses sentiments et de ses difficultés avec des amis, des parents ou avec un groupe de parole. Des cafés des aidants sont organisés par différentes associations, dont France Alzheimer.

L’aidant peut-il bénéficier d’une formation ?Afficher

Divers organismes (associations, caisses de retraite, CLIC, CCAS, etc.) organisent des formations pour répondre aux différentes questions que les aidants peuvent se poser sur leur tâche. Elles portent sur des thèmes comme les gestes du quotidien, les gestes de secours, les pathologies des personnes âgées (Alzheimer, Parkinson…), les droits des personnes âgées et de leurs aidants, l’accompagnement psychologique, les soins corporels, la bientraitance, etc. France Alzheimer organise une formation spécifique gratuite de 14 heures. Dans certaines conditions et avec l’accord de l’employeur, les formations payantes peuvent être prises en charge dans le cadre du Droit individuel à la formation (DIF) dont bénéficient les salariés ayant une certaine ancienneté dans leur entreprise.

Lexique

Congé de solidarité familialeAfficher

Le congé de solidarité familiale est un congé que peut prendre un salarié pour s’occuper d’un proche en fin de vie. D’une durée de trois mois, renouvelable une fois, il permet de prétendre à une allocation journalière d'accompagnement d'une personne en fin de vie. La personne en fin de vie doit être un ascendant,  un descendant, un frère, une sœur, une personne partageant le même domicile que l’aidant ou une personne l’ayant désigné comme sa personne de confiance.

Café des aidantsAfficher

Le café des aidants est un moment d’échanges et de rencontre dans un lieu convivial pour les aidants d’une personne dépendante. Différents organismes, notamment l’association des aidants, organisent des cafés des aidants ou des groupes de parole pour permettre aux aidants de partager leurs sentiments et parler de leurs expériences. 

Congé de soutien familial Afficher

Le congé de soutien familial peut être pris pour assister un parent âgé très dépendant (GIR 1-2) pendant trois mois (il peut être renouvelé dans la limite d’un an sur la carrière professionnelle du salarié). Il s’agit d’un congé sans solde, ne donnant pas le droit à une indemnité.  La personne aidée doit être le conjoint, l’ascendant, le descendant ou un collatéral jusqu’au 4e degré du salarié ou de son conjoint. 

Aidant familialAfficher

L’aidant familial est une personne qui prend soin d’un proche dépendant, en l’assistant dans les gestes du quotidien (aide à la toilette, à l’alimentation, travaux ménagers, gestion administrative, etc.). Les aidants peuvent aussi (dans 10 % des cas environ) être des voisins, des amis ou des personnes ayant un lien familial plus éloigné.  

APA à domicileAfficher

L’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) est une aide financière accordée par le département aux personnes âgées dépendantes (GIR 1-4) pour les aider à financer un plan d’aide élaboré par une équipe médico-sociale du Conseil général et qui comprend divers services visant à maintenir l’autonomie de la personne âgée résidant à domicile. Le plan d’aide peut ainsi prévoir des heures d’aide à domicile (assurées le plus souvent par une auxiliaire de vie sociale), le portage des repas, un système de téléassistance, des petits travaux de réparation, l’aménagement du logement, etc. 

GIR Afficher

Le groupe iso-ressources (GIR) correspond au degré de perte d’autonomie de la personne âgée, évalué à l’aide de la grille AGGIR par l’équipe médico-sociale qui se rend au domicile du demandeur de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA). Il y a six GIR, les quatre premiers (GIR 1-4) donnent droit à l’APA. Les personnes en GIR 5-6 peuvent bénéficier d’une aide sociale du Conseil général ou de leur caisse de retraite en fonction de leurs ressources.  

CESUAfficher

Le Chèque emploi service universel (CESU) est un dispositif permettant de faciliter la gestion administrative liée à l’emploi d’une aide à domicile et de payer celle-ci d’une manière plus sûre. Il permet de déclarer la personne employée aisément, car il comprend un volet social tenant lieu de déclaration d’embauche, et de bénéficier des avantages fiscaux liés à l’emploi d’une aide à domicile (déduction d’impôt de 50 % des dépenses engagées, dans la limite d’un plafond annuel). 

Réactions (2)
Votre adresse mail ne sera pas publiée sur le site
 
Votre témoignage a bien été enregistré. Il sera publié après modération

Je vous encourage à lire aussi ce texte que quelques aidants ont écrit à propos de l'acte II APA et du "droit au répit" et publié sur la "Maison des aidants" :http://www.lamaisondesaidants.com/news/index.php?val=702_aider aidants ce que disent aidants

De Thérèse Olinnet le 25/02/2014 à 13:41 Répondre
Votre adresse mail
ne sera pas publiée sur le site
 
Votre témoignage a bien été enregistré. Il sera publié après modération

Bonjour, je vous remercie de votre partage, vos articles sont clairs, nets

De HENRI Régine le 25/02/2014 à 12:06 Répondre
Votre adresse mail
ne sera pas publiée sur le site
 
Votre témoignage a bien été enregistré. Il sera publié après modération