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Démence et bientraitance

12 janvier 2014

Les personnes âgées souffrant de démence représentent un public vulnérable pouvant facilement faire l’objet d’une maltraitance involontaire. Adopter une démarche de bientraitance dans l’accompagnement de ces aînés dépendants relève du respect de leur dignité et permet d’améliorer leur bien-être, tout en prévenant les situations de maltraitance. Quels sont les pratiques à adopter lorsque l’on s’occupe d’une personne âgée dont les facultés cognitives se sont dégradées et dont le comportement présente souvent un véritable défi pour l’aidant tant familial que professionnel ? 

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> Les difficultés de l’accompagnement et la bientraitance

La prise en charge d’une personne âgée souffrant de démence dégénérative (maladie d’alzheimer et troubles apparentés, démence à corps de Lewy, etc.) représente un véritable défi pour l’aidant, qu’il s’agisse d’un proche s’occupant d’un parent à domicile ou d’un professionnel l’accompagnant dans un établissement pour personnes âgées.

Les personnes atteintes d’une démence présentent des symptômes tels que la perte de mémoire, une tendance à se répéter et à perdre des objets, qui peuvent entraîner un manque de respect et une infantilisation chez leur aidant. Les troubles du comportement (irritabilité, agressivité, déambulation, hallucinations, etc.) peuvent engendrer chez l’accompagnant un sentiment de désarroi et de malaise et entraîner un risque de perdre de vue l’humanitude de la personne.

Face à ces difficultés, des attitudes inadaptées et maltraitantes risquent de s’installer inconsciemment : inattention, non prise en compte des besoins, absence de communication, etc. Or, les pratiques et attitudes des personnes prenant en charge des personnes âgées souffrant de démence dégénérative ont un impact important sur le bien-être de ces dernières. C’est pourquoi on accorde aujourd’hui une place importante au développement de la bientraitance.

 

> Qu’est-ce que la bientraitance ?

L’Agence nationale d’évaluation sociale et médico-sociale (Anesm) définit la bientraitance comme «une manière d’être, d’agir et de dire, soucieuse de l’autre, réactive à ses besoins et à ses demandes, respectueuse de ses choix et de ses refus. » (Recommandation de bonnes pratiques professionnelles, 2008). Il s’agit ainsi d’une philosophie de la prise en charge des personnes âgées souffrant de démence, visant à respecter leur dignité et à favoriser leur bien-être, malgré les difficultés que la maladie peut engendrer.

Il s’agit ainsi pour l’accompagnant de continuer à communiquer avec la personne âgée, en adaptant les modes et techniques de communication à la pathologie de celle-ci. Les professionnels prenant en charge des personnes âgées souffrant de démence bénéficient aujourd’hui de formations spécifiques leur permettant d’apprendre à décoder leurs paroles et comportements, afin de pouvoir répondre à leurs besoins. Ils apprennent aussi comment faire face aux troubles de comportement (colère, réactions extrêmes, peur, agressivité…) des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou comment agir en cas de brusque changement d’humeur ou de questions répétitives du patient.

Des formations similaires sont aussi proposées aux aidants familiaux par des associations de soutien aux aidants, notamment par France Alzheimer, qui offre une formation gratuite de 14 heures aux accompagnants d’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer.

 

> Les actes de bientraitance

La bientraitance à domicile comme en établissement consiste ainsi à privilégier des attitudes respectueuses de la dignité et des souhaits de la personne âgée souffrant de démence :

    - Préserver au maximum son autonomie physique et mentale, notamment en essayant autant que possible de faire avec elle et non à sa place,
    - Valoriser la personne dépendante dans ce qu’elle peut encore faire et l’encourager,
    - Respecter ses rythmes et habitudes de vie pour préserver ses repères,
    - Expliquer les gestes techniques (toilette, change…) : la parole doit toujours accompagner le geste,
    - Faire preuve d’empathie et rester attentif à ses désirs et besoins,
    - Prendre en compte l’évolution de son état psychique tant que physique,
    - Privilégier une alimentation-plaisir : tenir compte de ses goûts, l’aider à manger en respectant son rythme,
    - Délivrer des soins adaptés : respecter les prescriptions médicales,
    - Respecter l’aménagement de la maison/chambre lors de son entretien,
    - Communiquer avec respect en s’adaptant à ses besoins : utiliser des mots simples, se répéter calmement si nécessaire, se positionner à hauteur physique de la personne,
    - Utiliser un ton respectueux et chaleureux, sans infantiliser ni blesser,
    - Respecter son silence, ses opinions, ses croyances religieuses…
    - Lui permettre de maintenir des activités répondant à son besoin de sociabilité, les liens avec ses proches,
    - L’accompagner dans ses déplacements.

Questions/Réponses

Comment les droits des personnes atteintes de démence sont-ils protégés ? Afficher

Les dispositifs mis en place par la loi du 2 janvier 2002 favorisent une démarche de bientraitance dans les établissements et services prenant en charge des personnes âgées dépendantes (notamment les personnes souffrant d’une perte d’autonomie physique ou atteintes de démence).

Pour assurer l’exercice des droits de ces personnes âgées, les maisons de retraite et les services à domicile doivent mettre en place plusieurs outils : le livre d’accueil, qui comprend la charte des droits et libertés de la personne accueillie et le règlement de l’établissement ou du service, le contrat de séjour ou le document individuel de prise en charge individuelle, le conseil de la vie sociale ou toute autre forme de participation des usagers, le projet d’établissement ou de service, et la personne qualifiée.

Quels sont les droits des personnes âgées souffrant de démence ? Afficher

La loi du 2 janvier 2002 rénovant l’action sociale et médico-sociale a permis de renforcer les droits des usagers des établissements et services sociaux et médico-sociaux (maisons de retraite, services d’aide ou de soins à domicile…), qu’il s’agisse de personnes handicapées ou de personnes âgées autonomes ou dépendantes.

Cette loi a défini des droits fondamentaux de l’usager, qui ont été intégrés au Code de l’action sociale et des familles (article L311-3) : respect de la dignité, intégrité, vie privée, intimité et sécurité ; libre choix entre les prestations domicile/ établissement ; prise en charge ou accompagnement individualisé de qualité favorisant son autonomie ; confidentialité des informations le concernant ; accès à l’information relative à sa prise en charge ; information sur ses droits fondamentaux et les voies de recours à sa disposition ; participation directe au projet d'accueil et d'accompagnement qui le concerne.

Que font les maisons de retraite pour les résidents souffrant de démence ?Afficher

Adopter une démarche de bientraitance c’est aussi tout mettre en œuvre pour préserver les facultés cognitives et physiques des résidents atteints de démence. Aujourd’hui, la plupart des établissements ont mis en place des activités spécifiques, thérapeutiques ou non, visant à stimuler les facultés des résidents : ateliers mémoire ou réminiscence, ateliers cuisine ou jardinage, espaces Snoezelen, etc.

Des professionnels spécialisés sont aussi employés pour s’occuper des résidents atteints de démence et ainsi améliorer la prise en charge : kinésithérapeute, ergothérapeute, psychomotricien, aide médico-psychologique (AMP)…

Lexique

ANESMAfficher

L’Agence nationale d’évaluation sociale et médico-sociale (Anesm) a été créée en 2007 dans le cadre du Plan de développement de la bientraitance et de renforcement de la lutte contre la maltraitance. L’ANESM a deux missions : élaborer et diffuser des recommandations de bonnes pratiques professionnelles et assurer l’évaluation des établissements et services sociaux et médico-sociaux. 

PsychomotricienAfficher

Le psychomotricien est un professionnel paramédical qui assure une rééducation des personnes souffrant de troubles liés à des problèmes d'origine psychologique, mentale ou neurologique.

DémenceAfficher

La démence est une neurodégénérescence, c’est-à-dire une pathologie altérant progressivement les fonctions cognitives de la personne atteinte : perte de la mémoire, dégradation du raisonnement et du comportement, entraînant une incapacité à réaliser les activités quotidiennes. Il existe plusieurs formes de démences : la maladie d’Alzheimer et les troubles apparentés, la démence vasculaire, la démence à corps de Lewy et la démence fronto-temporale. 

Aide médico-psychologique (AMP) Afficher

Un aide médico-psychologique (AMP) est un professionnel paramédical qui accompagne et assiste dans les actes de la vie quotidienne des personnes ayant un handicap physique ou mental, notamment des personnes âgées souffrant de démence, en leur prodiguant des soins de bien-être et d'hygiène.

BientraitanceAfficher

Ensemble de savoir-faire adaptés et positifs, dans le but de promouvoir le bien-être de nos aînés.

Humanitude Afficher

L’humanitude est une méthode de soins élaborée par Yves Gineste et Yvette Marescotti, fondée sur le respect de l’humanitude et la dignité de la personne. Pour en savoir plus, consultez notre article « Bientraitance et Humanitude ».  

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