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Zoom sur le secteur du mois - Décembre 2014

Maîtriser le risque infectieux en établissement

Comment mieux maîtriser le risque infectieux en établissement ?

Plus de 670 000 personnes âgées sont actuellement hébergées dans près de 10 000 maisons de retraite, foyers-logement et résidences services en France. Environ quatre résidents sur dix sont âgés de 85 ans et plus, aussi la charge en soins est particulièrement importante, ce qui augmente le risque infectieux. Les personnes âgées sont en effet plus réceptives aux maladies en général et aux infections nosocomiales en particulier. Il est donc important de bien gérer le risque infectieux dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées, notamment en optimisant le bio nettoyage, à travers la formation continue du personnel.


 

Prévenir et limiter le risque infectieux grâce au bio nettoyage

D’après une enquête menée en 2006-2007 par l’Observatoire du risque infectieux en gériatrie (Orig), dans le cadre du programme Priam « Surveillance et prévention des infections en établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes », la prévalence des infections en France est estimée entre 11,2 % et 12,8 % en période hivernale. Le risque infectieux en établissement d’hébergement pour personnes âgées est donc loin d’être négligeable.
Ces infections engendrent des coûts importants en termes de médicaments, de soins et d’hospitalisations. Il est donc important pour les établissements d’assurer une protection systématique du personnel et des résidents vis-à-vis des risques infectieux.
L’entretien des locaux des établissements constitue l’un des maillons de la chaîne de prévention des infections nosocomiales. Le nettoyage et la maintenance classiques des locaux et équipements, visant à assurer un aspect agréable (contribuant au confort du résident) et un niveau de propreté, ne suffisent cependant pas pour lutter contre la transmission des infections. Les EHPAD, notamment, sont des établissements considérés comme à risque infectieux moyen (zone 2, Guide du bio nettoyage, édité par la commission centrale des marchés), l’entretien requis est donc un bio nettoyage quotidien, combinant nettoyage et désinfection.


Comment le bio nettoyage est-il réalisé en pratique ?

Le bio nettoyage est défini comme un "procédé destiné à réduire la contamination biologique des surfaces "(norme NF X 50-790, Activités de service de nettoyage industriel). Il est réalisé en combinant les actions suivantes, réalisées en trois temps :


un nettoyage, qui permet de supprimer les salissures et les micro-organismes (le biofilm). À cette étape, on utilise un produit détergent, qui élimine une partie des micro-organismes présents sur la surface des meubles, équipements et sols ;
une évacuation de la salissure et des produits utilisés. Ce rinçage permet d’éliminer les salissures et micro-organismes mis en suspension par le détergent, et les traces de ce dernier ;
l’application d’un désinfectant (« on ne désinfecte que ce qui est propre »). La désinfection est réalisée à l’aide d’un produit désinfectant contenant des agents biocides qui détruisent les micro-organismes restants.

Il existe plusieurs techniques d’entretien des locaux : les techniques de dépoussiérage (essuyage humide des surfaces, balayage humide, nettoyage par aspiration), de lavage des sols (manuel ou mécanisé), de traitement des sols et d’entretien par la vapeur.
Ces techniques ont des objectifs différents et font appel à du matériel et à des gestes différents les uns des autres.


La formation du personnel d’entretien

Il convient de sensibiliser le personnel au risque infectieux et lui faire prendre conscience de l’importance de sa mission. L’ORIG recommande que le personnel responsable de l’entretien des locaux bénéficie d’une formation spécifique à la prévention des infections associées aux soins, afin d’apprendre comment mettre en œuvre le bio nettoyage et quels sont les gestes spécifiques à adopter.
Il est important que le personnel (IDE coordonnatrice, IDE, AS, ASH, personnel d'entretien) sache mesurer les risques pour mieux identifier les mesures correctives à mettre en place et comprenne les phénomènes de contamination des surfaces. De cette manière, il pourra optimiser l’efficacité des interventions, suivre et analyser les résultats.
Au-delà de la formation initiale, il convient également d’instaurer une formation continue pour permettre au personnel de connaître les nouveaux produits ou procédés, ainsi que les nouvelles recommandations des Centres de coordination de la lutte contre les infections nosocomiales et associées aux soins (CCLIN).

Voir les articles des mois précédents : Août 2015 - Blanchisseries en Ehpad : tout l'équipement nécessaire Juin 2015 - Les logiciels de gestion pour Ehpad Mai 2015 - La gestion du médicament en Ehpad Avril 2015 - Les loisirs en Ehpad pour enrichir la vie sociale des résidents Mars 2015 - Soins dentaires en EHPAD : les solutions itinérantes Février 2015 - Les centrales de référencement pour optimiser les processus d’achat en Ehpa Janvier 2015 - Innover pour prévenir la dénutrition des résidents

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